Information
Où et quand
Jeudi 23 février 2023 à 18:00
Auditorium Cimendef CRR - Saint-Paul
La conférencière
Éliane Viennot a enseigné la grammaire et la littérature française dans les universités de Washington (Seattle, USA), Nantes, Corte, Saint-Étienne. Elle est aujourd’hui professeuse émérite et membre honoraire de l’Institut universitaire de France.
Spécialiste de la Renaissance, elle a consacré sa thèse à Marguerite de Valois (la « Reine Margot »), édité ses œuvres complètes (1998-1999) et rédigé les trois chapitres sur cette période dans la somme Femmes et littérature, une histoire culturelle publiée (2020).
Plus largement, elle s'intéresse aux relations entre les femmes et le pouvoir sur la longue durée, à leur traitement historiographique, à leur transmission dans la mémoire collective (La France, les femmes et le pouvoir, 2006, 2008, 2016, 2020, dernier volume à paraitre). Elle contribue également au renouveau des études sur la Querelle des femmes et elle explore ses conséquences sur la langue française (Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin !, 2014 ; L'Académie contre la langue française : le dossier “féminisation”, 2016 ; Le Langage inclusif, pourquoi, comment, 2018 ; En finir avec l’Homme. Chronique d’une imposture, 2021).
Elle a cofondé en 2000 la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR) et en 2006 l’Institut Émilie du Châtelet pour le développement des études sur les femmes, le sexe et le genre (IEC). Elle anime un site de recherche www.elianeviennot.fr
La conférence
La France, les femmes et le pouvoir est le fruit d'une longue enquête destinée à comprendre l'origine et les caractéristiques de l'«exception française» en la matière. On sait que l'Hexagone fut le dernier des grands pays occidentaux à accorder le droit de vote aux femmes, et qu'il était à la fin du XXe siècle en queue de peloton de l'Europe et au 65e rang mondial pour la place qu'il leur réserve dans son Parlement. Mais si les faits sont connus, les raisons de cette situation n'ont jamais fait l'objet d'études approfondies. Parfois attribuées à un mystérieux «retard français», elles font surtout l'objet d'un tabou historique.
Ce tabou s'éclaire lorsqu'on saisit que l'exception française ne date pas d'hier, qu'elle a eu longtemps un tout autre visage, et que ceux qui ont le plus travaillé à l'exclusion des femmes des positions de pouvoir ne sont pas ceux que l'on croit généralement.
Du début à la fin du Moyen Âge, en effet, la France s'est plutôt signalée par un ample partage des responsabilités entre les sexes. C'est à ce partage que s'attaquèrent, le jugeant incongru, les troupes d'hommes grossissantes qui s'investirent dans la construction de l'État et le commentaire de la vie politique, en se donnant les moyens de gagner à leur point de vue des groupes de plus en plus nombreux. Cette histoire n'a pourtant rien de linéaire. Elle est au contraire remplie de conflits, de polémiques, de reculs et d'avancées, de mises au point de stratégies, de batailles perdues ou gagnées… dont l'Histoire qui s'enseigne à l'école ou à l'université ne dit généralement rien, ou rien de compréhensible.
Conditions particulières
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles et des contraintes sanitaires en vigueur à cette date.
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