Information
le jeudi 10 mars 2022 à 18h
Faculté de lettres campus du Moufia Saint-Denis -amphi à préciser-
Le CONFÉRENCIER :
Daniel LAURET
- a enseigné la didactique du français à l’École Normale puis à l’IUFM de 1976 à 2004. Il a travaillé sur le créole à l’école : Thèse soutenue Aix-en-Provence en 1985.
- a dirigé la préparation des étudiants à l’épreuve facultative de créole au CRPE, de 1982 à 1997
- consacre désormais la majeure partie de son temps à l’écriture : Monsieur Oscar chez Ibis Rouge, 2004 ; Bob, Freedo-roman, chez Azalées, 2006 ; et aux Éditions Orphie : Raideur, 2011 ; Des Nouvelles de la Chaloupe, 2014 ; Couillonnades, 2015 ; Féminitude, 2019.
La CONFÉRENCE :
La question identitaire examinée du point de vue linguistique : du créole au fréol
« Dis-moi comment tu t’écris, je te dirai qui tu es » : comment le créole s’écrit-il dans l’espace public réunionnais ?
Spontanément, puisque semble-t-il, les scripteurs ne se réfèrent à aucune règle commune.
Il s’agira, à partir d’un diaporama, d’observer comment le créole, livré à lui-même, affranchi des instances normatives de l’Académie, de l’Université, de l’Ofis lalang ou de l’un des dictionnaires existants, s’étale, se donne à lire, au coin de la rue, dans l’affichage urbain, sur les panneaux publicitaires, dans les pages de journaux.
L’écrit, c’est la langue qui se donne à voir et nous avons constaté que le créole tel qu’il se montre su le bor d’chemin nous renvoie à un zembrokal, un medley, un mélange des codes, un mélang (Jean-Louis ROBERT), un mixe créole-français, un fréol.
Notre ramage ressemblerait-t-il à notre plumage ?
La réponse est « oui » si l’on en croit l’examen de quelques échantillons de créole parlé prélevés à la radio, à la télé ou au cinéma.
A quelle image de la créolité nous renvoient en définitive ces mots créoles qui font le beau sur les murs de la ville ? L’image du créole tel qu’il se donne à voir ou à entendre serait-elle étrangère à l’image que les usagers se font d’eux-mêmes ? La graphie miroir de l’âme créole ? La graphie lieu d’inscription de l’identité créole ? Le tapis mendiant, le métissage, l’entre-deux, le pas de deux, la batarsité (Danyèl WARO) linguistique observée serait-elle le cœur en fusion d’une créolité post-moderne ? Voilà les questions que nous allons soumettre à la réflexion de ceux qui voudront bien nous entendre.